8 JUIN - Sur mon cheval blanc, je t'emmènerai...
Et de chanter Claude Léveillée: "Sur mon cheval blanc, je t'emmènerai, défiant le soleil et l'immensité..."
Je suis arrivée depuis mardi et malgré la beauté de l'endroit, il me manquait un petit quelque chose. Ce petit quelque chose qui ensoleille une journée, ce petit quelque chose qui fait toute la différence: le contact humain.
La vie en auberge est bien différente de ce qu'elle était il y a 10 ans passés. On a beau dire qu'on vit à l'ère des communications, il est seulement question ici de technologie. Individualisme, méfiance, gêne, je ne saurais dire ce qui pousse les gens à garder une distance parmi les autres. Déception pour moi qui suis éternellement en quête de contact et de chaleur humaine, je me sens parfois bien seule. Solitude qui s'est enfouie l'espace d'un après-midi à la ferme équestre Laxnes.
En entrant dans le mini bus, je salue les gens qui partageront ma route pour les trois prochaines heures. J'ai vu des visages illuminés, senti une douce chaleur enfin s'installer. Puis on m'a présenté Lunes, compagnon à quatre pattes, un magnifique cheval islandais. La première chose qu'on me dit c'est: "tu verras Lunes est un cheval calme qui se contente généralement de suivre le groupe. "Ha oui? Mais alors pourquoi il est en train de trotter vers l'enclos??" Lunes, plutôt que de patienter pour partir, m'a entraîné dans l'enclos. Et pas moyen de l'arrêter! Je rigolais tellement, je n'arrivais pas à tirer les rennes! Je me suis rapidement reconnue en Lunes. À croire qu'il m'était destiné! Doux mais parfois entêté, Lunes n'hésitait pas à sortir des sentiers. "Hé! Où tu vas mon cheval?? Tu ne peux pas faire comme les autres??" Il avait faim imaginez-vous donc!!! Toujours le nez fourré dans l'herbe, comme un ado le nez dans le frigo!! Pas pressé, Lunes marchait tranquille en arrière de tous. J'ai eu le temps de profiter de la tranquillité des lieux! Entre deux allures et une bonne rigolade, la conversation s'engage. Des américains en voyage en Islande, une femme les yeux plein d'eau, qui me raconte que son fils s'éloignera bientôt parce qu'il vient de trouver un emploi dans le Michigan, son cousin qui me raconte son voyage autour du monde, et voilà que l'espace de quelques heures, prenait forme une belle rencontre humaine. Et ces américains... sont issus d'une famille québécoise!
Je suis convaincue que je monterai à nouveau à cheval, que ce qu'on ressent à dos de cheval est unique, mais le plus beau souvenir que je garde de cette journée et probablement de mon passage ici, c'est le plaisir que j'ai eu à côtoyer des gens qui croient encore que les plus beaux moments ne se vivent pas derrière un écran.
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